« On chante, on danse, on tchatche, on s’embrasse, on rentre à la maison, elle est pas belle la vie ? »
Au premier jour du monde, le monde était peuplé d'êtres immondes, ces dégoutants répugnants géants appelés Titans. La terre entière tremblait, soufflait, crachait un feu d'enfer. Quand soudain survint Zeus, foudroyant d'un éclair ces brutes en colère... Vous l'avez déjà entendu celle là hein ? Tout le monde la connait en Grèce, cette histoire narrant l'incommensurable triomphe de Zeus sur ses terrifiants prédécesseurs. Mais ce que l'on omet souvent du récit, c'est que le seigneur de la foudre n'était point seul lors de cette bataille qui l'opposa aux premiers maîtres du monde.
Car avant de faire pleuvoir le tonnerre sur les bourreaux de la Terre, le futur Roi de l'Olympe dû d'abord libérer ses frères prisonniers de l'estomac de leur père. Poséidon, Zeus, et enfin, Hadès. Tels étaient les noms des trois premiers nés de la race des dieux. Une fine équipe à même de faire plier même les plus puissants des Titans. Armés de la puissance des déités, ils défièrent l'ordre chaotique établi par les géants.
Du trio divin, Hadès était le benjamin et ce que Gaia ne lui avait pas offert en force brute, elle l'avait compensé par un esprit affûté. Il avait la ruse là où ses aînés déchainaient les éléments de leur seul colère. Et c'est à leurs côtés qu'il participa à la guerre afin de récupérer ce monde qui leur revenait de droit.
Hadès, usant de sa verve et de ses flammes, attira les monstres dans un piège. Poséidon déchaîna alors les flots pour piéger les monstruosités dans un torrent d'écume. Et enfin, les tous puissants éclairs de Zeus mirent un terme à la menace, scellant les Titans à jamais dans les entrailles de cette terre qu'ils n'avaient eut de cesse de ravager. La guerre était terminée, le triomphe était total. Et ainsi pouvait commencer l'ère des dieux, l'ère de l'Olympe.
Mais quand vint le moment de se partager le monde ainsi sauvé... Hadès fut trahi.
Fort d'une victoire dont il s'attribuait le mérite, Zeus avait été proclamé maître des cieux et de la terre tandis que Poséidon gouvernait aux océans et à toutes les créatures marines. Il ne restait au plus jeune du trio que le monde souterrain, où reposaient les âmes des défunts. Un domaine froid où jamais ne brillait le soleil et dont le maître devait s'assurer que jamais les morts ne s'échappent. Car les trépassés étaient pour les dieux comme pour les mortels une vision insoutenable.
En ces jeunes années, Hadès était magnanime. Son âme n’était pas encore entachée par la colère et c’est avec flegme qu’il accepta d’assumer la lourde tâche qui serait la sienne. N’était-il pas logique que celui dont l’esprit était le plus aiguisé devienne le geôlier des âmes après tout ? C’était une tâche à la mesure de ses compétences, de sa capacité à assumer des responsabilités. S’il seulement il avait su combien il regretterait ce choix…
Des siècles durant, la vie prospéra dans le monde des mortels comme sur l’Olympe, dans la joie et la paix. Le flot des âmes damnés était cependant intarissable. Chaque jour des mortels, bons et mauvais, étaient emportés par la rivière du Styx pour être jugé par le monarque des morts.
Zeus était célébré, il prit une épouse et eut de nombreux enfants, chacun plus formidable encore que le précédent.
Et Hadès surveillait les défunts.
Des jeux olympiques, des célébrations sans égales, furent organisés pour rendre hommage aux habitants de l’Olympe et à leur roi.
Et Hadès commençait à oublier la caresse du soleil sur sa peau.
Des temples titanesques furent érigés, où chaque jour des humains par dizaines venaient prier la grâce des Olympiens.
Et Hadès vit son nom s’effacer peu à peu des cœurs et des légendes.
Bien vite, celui qui commandait aux âmes et aux flammes se rendit compte que son culte avait été réduit à peau de chagrin en comparaison de ceux de ses aînés. Pire encore, son nom était devenu synonyme de crainte dans le cœur de ceux qui, un jour, étaient condamnés à devenir résidents de son royaume.
Inquiet, confus, il alla trouver les moires, les tisseuses du destin. Il était dit que ces sorcières disposaient d’un savoir sans limite, que ni le futur ni le passé ne leur était inconnu. Il voulait savoir. Non, il devait savoir. Aurait-il droit, un jour, à son heure de gloire ? Aurait-il un jour la reconnaissance qui lui revenait de droit ? Il se pensait innocent, mais la réalité décida en ce jour, de donner sa sentence :
« De Zeus, jamais tu n’égaleras la gloire. Aux Enfers à jamais tu resteras, à veiller sur le repos des tourmentés jusqu’à ce que tous t’oublient. Aucune descendance ne te sera accordée, car nulle épouse ne voudra partager ton fardeau. »
En ce jour, un mal insidieux germa dans le cœur du souverain des enfers. Une jalousie qui s’enracina dans son esprit, et ne cessait de croître à mesure qu’il contemplait le succès de ses pairs et l’oubli dont il était prisonnier. Alors que ses frères et les autres dieux se prélassaient dans l'Olympe baignée de lumière, Hadès, lui, restait enfermé dans son monde souterrain, attelé à sa tâche sans fin de geôlier des morts. Cette tâche ingrate et solitaire… Pendant que tous les autres se gavaient d’ambroisie et de nectar, il était seul dans cette prison lugubre. Si terriblement seul.
Pour tromper son isolation et combattre la démence qui s'emparait de son être, Hadès se fabriqua deux serviteurs. Deux compagnons façonnés à partir d'esprits égarés et de fumée enchantée : Peine et Panique. Peut être qu'avec eux, il parviendrait à se convaincre qu'il n'avait pas été laissé pour compte par tous les autres.
Au début, ce n’était qu’un léger agacement. Mais le Temps est une maîtresse cruelle, surtout pour ceux qui vivent des millénaires. Peu à peu, la jalousie se mua en frustration, puis en colère, en rancune… Jusqu’à ce seul préside le miasme de la haine dans le cœur d’Hadès. Une haine farouche pour ce frère qu’il adorait jadis. Une haine qui alimentait un terrible désir : Il les tuerait tous.
Et alors, enfin, il reprendrait cette place qui aurait dû être sienne depuis le début.
Le cœur consumé par la rage, Hadès commença à échafauder un plan pour s'accaparer le trône et obtenir sa revanche sur les occupants de l'Olympe. D'abord une simple idée fugace, la perspective continua de maturer dans son esprit rusé jusqu'à maturer complètement.
Zeus ne pouvait être défait. De cela il avait conscience. Aucune arme ne pourrait le blesser et aucun des monstres enfermés dans les geôles de l'Enfer ne saurait inquiéter celui qui commandait aux éclairs. Il était simplement trop puissant pour lui, et c'était sans parler de toute la cohorte de divinités désormais attachés à lui comme des moucherons. Et puis soudain, un flash. Une pensée si odieuse, si démente et impie que personne ne viendrait venir le poignard.
Car il existait bien des êtres dont la suprématie avait jadis concurrencé celle de Zeus. Des monstres animés par le seul désir primaire de répandre la destruction dans leur sillage et dont les pas pourraient faire trembler l'Olympe même sur ses fondements.
Les Titans.
Eux pouvaient y arriver. Ils avaient la force et la cruauté nécessaire pour mettre à genoux des armées entières d'immortels. Si Hadès délivrait ceux qu'il avait jadis aidé à faire enfermer, la victoire serait à sa portée. Puisque Zeus s'orgueillait tant de les avoir vaincus lui même, qu'il se débrouille pour les terrasser à nouveau sans l'aide de son frère ! Il comprendrait enfin combien il avait été arrogant de se croire seul héros de ce mythe ! Ce serait la vengeance parfaite !
Mais comment faire ? Le Tartare n'était pas si facile à ouvrir que ça. Son unique entrée se situait au fond du plus profond des océans et les barreaux de la prison avait été forgé à partir du tonnerre lui même. Le sceau était inviolable, il le savait pour en avoir été un des créateurs.
Une fois de plus, le seigneur des morts alla donc trouver les moires. Car après des siècles et des siècles d’étroites collaborations, il avait appris à amadouer les sœurs qui tissaient la destinée. Flatter leur égo n'était pas bien compliqué. Le moindre compliment suffisait à les faire chavirer. Elles lui parlèrent d'une prophétie. Une vision du futur où, à une date précise, les planètes s'aligneraient et que leurs pouvoirs combinés ouvriraient une brèche dans la solide prison du Tartare. La seule et unique occasion pour lâcher à nouveau les Titans sur ce monde d'ingrats.
Ooooh il allait adorer ça.
Hadès passa les siècles qui suivirent à se préparer, peaufinant ses forces et celles de ses légions infernales pour le jour où sonneraient les trompettes de la guerre. Il lui se montrer et ronger son frein jusqu'au moment fatidique, une torture qui grignota plus encore son équilibre mentale déjà vacillant. Chaque jour, il devenait de plus en plus irritable, sujet à de violentes poussées de colère qu'il peinait à garder en laisse.
Mais il y eut un hic dans son plan parfait. Un élément imprévu vint se joindre à la tragédie qu'il avait pourtant si bien orchestré. Et ce hic avait un nom : Hercules. Le dernier rejeton de ce satané Zeus, doté d'une force surhumaine. Une naissance qu'Hadès prit comme une baffe supplémentaire. Comment osait-il parader son gamin sous son nez tandis qu'il lui avait interdit d'avoir un jour une famille en le condamnant aux enfers ? Il riait et gloussait comme un demeuré, plus arrogant que jamais ! Qu’il se marre donc, son règne touchait à ses dernières années, Hadès en faisait le serment.
Mais une fois encore le destin voulait lui mettre des bâtons dans les roues.
« Contre Hercules, nul espoir de vaincre »
Voilà la mise en garde des moires. Les sœurs du destin lui annonçaient que si ce morveux baveux et baveux était autorisé à vivre, son stratagème si savamment préparé serait réduit en miettes. Le feu monta à la tête du Seigneur des Enfers qui s’emporta dans un torrent de flammes. Encore ?! Maintenant que le père était vautré dans la décadence, c’était au fils de venir lui pourrir la vie ?! Son propre neveu allait l’empêcher d’arriver à ses fins, n’avait-il donc droit à aucun répit ?!
Il ne pouvait en supporter davantage, il fallait qu’il l’efface de l’équation, qu’il supprime l’enfant avant qu’il n’ait le temps de devenir à son tour un obstacle. Et il avait exactement ce qu’i l lui fallait pour parvenir à ses fins… un élixir maudit qu’il avait façonné dans l’espoir de s’en servir un jour contre Zeus. Une potion unique en son genre qui pourrait ôter son immortalité même au plus farouche des dieux, et permettrait à ses incapables de seconds d’occire le nourrisson trop balèze pour être laisser là.
Il pensait le problème réglé, bien mal lui en prit.
La suite vous la connaissez. Parce qu’Hadès avait eut la bêtise de laisser ses serviteurs faire le travail plutôt que de le faire lui-même, une goutte du breuvage échappa au gosier du morpion qui conserva en conséquence sa force de titan et fut élevé parmi les humains. L’enfant devint un ado stupide, puis, par un vilain coup du sort, fut entraîné pour devenir à son tour un héros comme son papounet chéri. Et comme son père avant lui, Hercules se fit un plaisir de casser les noisettes d’Hadès en choisissant comme premier exploit de terrasser un centaure que le souverain des damnés espérait recruter pour son armée.
Une explosion de colère et quelques serviteurs carbonisés plus tard, ce fut le début de la déchéance. Terrorisé à l’idée que la prophétie des moires se réalise, Hadès envoya monstre après monstre après la nouvelle vedette de Thèbes… en vain. Galvanisé par son ascendance divine, Hercules était tout simplement imbattable. Il terrassa monstre après monstre sans jamais faillir, parvenant même à abattre l’Hydre, l’un des jouets favoris du Dieu des Morts. L’échéance se rapprochait dangereusement, et il semblait que rien ne pourrait empêcher le demi-dieu de sauver le monde lorsque les Titans seraient libérés. Il ne pouvait pas aller le tuer lui-même, Zeus surveillait son morveux de trop près et il était contre les lois de l’Olympe que d’intervenir trop directement sur les affaires mortelles. Il n’avait aucune faiblesse apparente…
Ou bien en avait-il une finalement ?
Hercules était fort comme une armée entière. Son corps était presque indestructible. Mais il était bête comme un âne et assez benêt pour bouffer du foin. Il avait la puissance d’une divinité, mais le cœur fragile d’un humain. Il pouvait encore l’avoir. Il avait dans son jeu une carte maîtresse pour faire chavirer les abrutis dans son genre. Megara. Une mortelle dont il possédait l’âme après que cette dernière l’a lui ait offerte contre la vie de son amant. Elle avait le cœur dur comme la pierre et un déhanché à faire gonfler les tuniques des plus chastes des hommes. Elle n’aurait aucun mal à séduire ce crétin. Et c’est exactement ce qu’elle fit… Même si elle fut assez bête pour tomber sous le charme de l’autre idiot au passage. Aucune importance, les pièces étaient en place sur l’échiquier du maître des morts. Depuis les ténèbres des enfers, le benjamin du trio divin émit un gloussement victorieux. L’heure était venue de récolter les fruits de tout son dur labeur. Et il avait des siècles d’intérêts à ramasser au passage.
Il existait une force que ni Hercules ni Zeus ne pourraient défaire. Un talent dans lequel Hadès était passé maître : le contrat. Acceptez un marché avec un dieu, et même les règles de l’Olympe peuvent être contournées. Un pacte ainsi scellé était inviolable et permettait d’accomplir des miracles, c’était une lame à double tranchant. Et malgré sa vilénie, Hadès respectait toujours sa part du marché lorsqu’il faisait une promesse, et ce qu’importent les conséquences. Le contrat qu’il proposa à Hercules était criant de simplicité.
«Tu renonces à ta force pour 24 petites heures, et cette chère Mégara est libre comme l’air. Il ne lui arrivera rien, promis »
Un Hercules neutralisé, des Titans libérés, des dieux en déroute. C’était l’occasion parfaite, la récompense tant attendue, délicieuse, l’accomplissement de siècles et de siècles de travail !... Ruinés en quelques instants par le sacrifice d’une mégère trop stupide pour écouter son instinct de survie plutôt que son « cœur ». A peine était-elle tombée que l’autre andouille revenait tout fier, brandissant son glaive et chevauchant son pigeon-cheval répugnant. Et ce qui aurait dû être un triomphe absolu se change, en l’espace de quelques secondes, en une humiliation totale. Mais ce n’est pas grave, au moins lui restait-il un petit prix de consolation. Il garderait la fille comme ultime symbole de sa rancune.
Mais non, le demi-dieu refusait ! Il voulait sa copine ! Alors à son tour il proposa un contrat. Un deal simple : L’âme de Megara en échange de la sienne. Exactement de la même façon dont la belle avait jadis perdu sa liberté.
Sauf que le fils de Zeus tricha. Plutôt que de succomber dans la rivière du Styx comme l’avait planifié le destin, il accède par un quelconque coup du sort, à son immortalité à la dernière minute. Il brillait, comme ce maudit soleil qui jamais n’illuminait les Enfers. Il emporta sa belle en précipitant Hadès dans les profondeurs du vortex des défunts.
Hadès avait tenu sa part du marché. Pas Hercules. Parce que la trahison était chose courante dans la famille semble-t-il.
L’histoire aurait pu s’arrêter là. Elle aurait sans doute dû s’arrêter là d’ailleurs. Privé de sa vengeance, condamné à la captivité dans son propre royaume, Hadès n’avait plus rien à espérer de son éternité. Mais le fardeau des immortels est de n’avoir aucune échappatoire à leurs tourments. Il fallait continuer, il n’y avait hélas pas d’alternative. Après un certain temps, Hadès serait parvenu à s’extirper des profondeurs du Styx… Mais il n’en eut guère besoin.
Alors qu’il flottait dans le néant infini de l’au-delà, le Seigneur des Enfers se sentit soudain tirer en arrière, comme happé par une force invisible. Un battement de cil plus tard, tout était noir, et l’instant d’après, il se trouvait dans un lieu inconnu, affublé d’un violent mal de tête et de…Attendez, qu’est-ce que c’est ces mimines couleur jambon là ?!
Dans un sursaut, le plus jeune du trio divin inspecta cette nouvelle enveloppe dans laquelle il était soudain enfermé. Ces jambes primitives, ce grain de peau insupportable ces… cheveux ! Yeurk ! Il rassemblait à un… à un mortel !! Son cœur s’emballa, en proie à la panique. Et si c’était une punition créative de Zeus ?! Non, impossible que ce grand benêt puisse le déposséder de son statut, même lui n’avait pas ce pouvoir… Alors quoi ? Le souverain des morts claqua des doigts et une flamme couleur azur prit forme au creux de sa pomme.
*J’ai toujours mes pouvoirs, good good. Je suis donc toujours un dieu…*
Il semblait que son changement se borne à des modifications « esthétiques » si on peut appeler ça comme ça. Il était toujours capable de faire appel à sa toute puissance et il sentait l’immortalité couler dans ses veines comme une chaleur rassurante. Que diable lui était-il donc arrivé ? Etait-ce un genre de mauvaise plaisanterie ? Et puis d’abord par Cerbère, où avait-il atterri ? Ca ne rassemblait ni à son royaume souterrain, ni même à la Grèce d’ailleurs.
Il était dans un palais, une demeure luxueuse et tape à l’œil qui lui paraissait aussi vulgaire qu’insignifiante. Le genre de richesse que les mortels se sentent obligés d’étaler. Et c’est entre ces murs richement décorés qu’il rencontra une poignée d’individus tout aussi vulgaires et insignifiants. Crochet, Maléfice, leur nom lui échappait déjà, mais il prit la peine de les écouter pour satisfaire sa curiosité. Ils se présentaient comme les Hookers, une association de seigneurs du mal déchus, unis sous la bannière ensanglantée de la vengeance. Ils étaient nombreux, et ils avaient besoin de quelqu’un comme lui… Car ils avaient un plan. Un plan si stupide et abracadabrant que personne ne les verrait venir. Ils voulaient piéger tous leurs anciens ennemis dans un monde unique et effacer leur mémoire, que tous deviennent de vulgaires pions placés sous leur coupelle.
Pour être honnête, Hadès n’était pas très intéressé par leur petit club de loosers démoniaques. Il n’avait pour ses « frères d’armes » ni affection ni même aucun respect. Ils étaient faibles et fragiles, de misérables créatures aux ambitions médiocres. Comment pouvaient-ils s’imaginer un seul instant pouvoir se tenir au même niveau qu’un Dieu tel que lui ? Cerbère ne ferait qu’une bouchée de la plupart d’entre eux.
Car Hadès n’avait nulle envie de gouverner ce monde aux côtés d’un conseil de pseudo méchants. Pourquoi être roi, prince ou duc quand on est déjà un Dieu ? Les trônes instaurés par les lois des mortels sont aussi éphémères que leur existence. Même le plus grand des monarques finit, tôt ou tard, par n’être qu’une âme en peine dérivant au gré des courants du Styx, il le savait mieux que quiconque. Non, ce qu’il recherchait était un pouvoir tout autre, une autorité supérieure que ces asticots ne pouvaient qu’imaginer.
Pourtant… Leur plan n’était pas dénué d’intérêt. Peut être était-ce là l’occasion parfaite de se débarrasser de Superman et sa clique et de recommencer sur une terre encore vierge de l’autorité de Zeus. Un monde où il serait la seule et unique véritable déité. Oooh oui, il imaginait déjà combien ce serait amusant. Il allait jouer le jeu, au moins pour le moment.
« Messieurs, nous avons un pacte~ »
Hadès se joignit donc aux autres pratiquants des arts magiques pour créer la plus puissante malédiction que le multivers n’ait jamais connue. Un maléfice si violent qu’il s’en prit à l’organisation même de la réalité en fusionnant toutes les dimensions en une seule. Grèce antique, Pays Imaginaire, Terre des Lions, tous s’unirent dans un vortex chaotique jusqu’à ce qu’émerge enfin Fantasia, sublime Fantasia.
Fort heureusement pour Hadès, les royaumes souterrains de tous ces différents royaumes s’unirent eux aussi, s’assemblant sous l’unique bannière de ses Enfers adorés. Le royaume des morts avait suivi son souverain dans cette nouvelle croisade. Et avec lui toutes les abominations qu’Hadès avait mit des millénaires à accumuler.
Depuis ce jour, Hadès a reprit sa place de Dieu des Damnés, se mêlant d’une oreille distraite aux machinations des autres Hookers en attendant qu’il soit opportun de s’en débarrasser. Sans doute pourrait-il juste arriver et déchaîner les flammes. Mais l’heure n’est pas à la force. Hercules est encore quelque part, caché parmi les autres incapables. Et d’autres héros attendent sans doute le moment de surgir de leur cachette pour frapper… Sans parler de certains méchants qui, ensembles, pourraient bien poser difficulté même au souverain de tous les morts. Non, cette situation demandait autre chose qu’un simple coup d’état. Elle demandait du doigté, de la ruse. Et Hadès en avait en abondance~
Alors le Seigneur des Enfers commença à rassembler des informations, à fomenter des plans dans l’ombre. Il avait la main mise sur plusieurs établissements de la surface, des bars, quelques hôtels ici et là et sans une poignée de bordels qu’il avait oublié. Autant de sources d’intel qu’il allait exploiter pour mettre en place son échiquier complet.
What is a mob to a king ? What is a king to a god ?
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Sujet: Hadès - Boom Bébé 
Dim 28 Juin - 0:23
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